Photo © Tadzio
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La galerie Imane Farès a le plaisir de présenter Quand il y en a un, ça va… la deuxième exposition individuelle d’Emeka Ogboh.
Né en 1977 à Enugu, Nigeria, Emeka Ogboh vit et travaille entre Berlin et Lagos, où il explore l’impact du son et des sens sur notre expérience du monde qui nous entoure et questionne dans son travail des thèmes actuels tels que l’immigration, la globalisation et le post-colonialisme.
Le point de départ de cette exposition est un projet à long terme de bière artisanale intitulé Sufferhead Original et inspiré des goûts et des expériences culinaires des Africains établis en Europe. En créant une nouvelle recette de bière et l’image de marque qui y est associée, l’artiste questionne les idées préconçues et les préjugés des politiques d’immigration et d’intégration généralement associées aux destinées des expatriés en Europe.
Ce projet a démarré en Allemagne dans le cadre de documenta 14, où la première version de cette bière a été créée en mélangeant des saveurs nigérianes et les méthodes de brassage allemandes, une recette qui viole les « lois sur la pureté » allemandes régissant la production de bière. Le nom de marque de cette bière est tiré d’Original Suffer Head, titre d’un morceau du compositeur, musicien et militant politique nigérian Fela Kuti, datant de 1981. Cet hymne afrobeat dénonce la situation des masses et les injustices au Nigéria. Dans cette chanson dont les grooves, le rythme régulier et la structure répétitive rappellent une longue procession révolutionnaire, Fela Kuti fait la liste des problèmes politiques et structurels qui affectent les masses.
Avec Quand il y en a un, ça va… présenté aujourd’hui dans cette exposition, Emeka Ogboh poursuit cette recherche multisensorielle en combinant la création d’une nouvelle « édition parisienne » de la bière, une installation sonore in situ et une série de photos prises de la campagne de publicité de Sufferhead Original (Paris Edition).
Une enseigne au néon accueille les visiteurs à l’entrée de la galerie. La citation à laquelle fait référence le titre de l’exposition est tirée d’une déclaration de l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux à un militant maghrébin : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».
Dans les photos qui accompagnent l’exposition, Ogboh utilise le registre visuel de la photographie commerciale et publicitaire pour examiner l’expérience des populations africaines en France. En détournant ce vocabulaire visuel, il évoque l’histoire de l’immigration africaine : les façons dont des populations d’origines différentes ont été et sont toujours catégorisées et caricaturées et le nombre de clichés et de commentaires qui circulent à leur sujet. Pour les prises de vue, il choisit des lieux qui ont une signification particulière dans l’histoire coloniale de la France et de la discrimination contre la minorité noire : des monuments (Palais de la Porte Dorée, Monument à la Mission Marchant, Fontaine Cuvier), les sites en ruines d’expositions coloniales (le Jardin d’Agronomie Tropicale), d’anciennes enseignes commerciales (« Au Planteur ») et des lieux liés aux revendications politiques des sans papiers (église Saint Bernard). Les enseignes au néon dans l’exposition et les t-shirts portés par les mannequins de la campagne sur les photos résultent aussi du long processus de recherche que l’artiste a mené sur les discours politiques français en matière d’immigration. Ils utilisent des citations et des slogans qui ont été utilisés dans ces discours, que l’artiste a légèrement transformés ou simplement détournés pour en changer le sens.
Une publication accompagne l’exposition, comprenant un texte de la curatrice N’Goné Fall.