Let the darkness be a doorway réunit trois œuvres produites entre 2024 et 2025. Ensemble, elles poursuivent l’exploration par James Webb de l’invisible, du sacré et du nucléaire.
Knowing The Ways est une installation sonore immersive créée dans l’ancien réacteur nucléaire R1, situé sous Stockholm. Un chœur y interprète cinq des Vertus tirées de l’Ordo Virtutum (1151) d’Hildegarde de Bingen : l’Humilité, l’Amour, la Crainte de Dieu, la Miséricorde et l’Espérance. Les voix s’élèvent et résonnent à travers l’architecture souterraine du site, captées par seize microphones. Six haut-parleurs, montés sur un échafaudage semblant soutenir la galerie, transmettent ces échos mouvants, enveloppant les visiteurs dans un dialogue entre spiritualité et science, entre le souterrain et le céleste.
La figure d’Hildegarde de Bingen réapparaît dans The Tongue Is A Flame | The Flame Is A Tongue, une bannière inspirée de l’une de ses visions mystiques, telle que représentée dans le manuscrit Scivias (1151). Initialement présentée sous forme de drapeau, une nouvelle version de ce motif, sous forme de bannière, y est présentée. Ces visions — plus tard interprétées comme des auras migraineuses — entrent en résonance avec l’expérience personnelle de James Webb, qui vit lui aussi avec ces phénomènes neurologiques.
Une œuvre vidéo vient compléter ce triptyque avec poésie : un plan fixe de reflets scintillants à la surface de Tranbärssjön, un lac artificiel formé dans l’ancienne mine d’uranium de Ranstad, en Suède. Les reflets du soleil évoquent visuellement les éclats et distorsions provoqués par une aura migraineuse — une subtile fusion de mémoire industrielle, de biologie intime et de perception altérée.