Sinzo Aanza est un artiste congolais dont le travail porte sur la radicalité de la fiction. En 2007, Luhindi K. Sinzomene crée Sinzo Aanza, une fiction radicale à qui il fait porter la responsabilité des interactions entre ses créations, littéraires d’abord et visuelles ensuite, et les cadres sociaux tout aussi frictionnels dans lesquels deviennent possibles la rencontre, la discussion, et les projections autour de toutes les autres inventions développées par les hommes pour encadrer la vie, sa compréhension, son organisation et ses projections.
Sa plume, à la fois poétique et irrévérente, sonde la situation politique de la République Démocratique du Congo, ainsi que l’image construite de ce pays qui « appartient aux investisseurs depuis toujours, étrangers de préférence ». L’exploitation des ressources naturelles, la représentation des identités nationales et les dérives de celles-ci, ou encore la construction de l’image du Congo depuis l’époque coloniale sont des thèmes qui nourrissent aussi bien ses œuvres visuelles que littéraires.
En 2015, il publie Généalogie d’une banalité, un roman dans lequel se confrontaient deux discours, l’un officiel, l’autre populaire et intime autour de la manière dont les gens sont embrigadés dans une certaine idée du Congo et de ses scandaleuses richesses. En 2017, il est en résidence au WIELS à Bruxelles où il conçoit la première partie de Projet d’attentat contre l’image ?, dans laquelle il aborde la question du syncrétisme religieux congolais. Lors de sa résidence en 2019 au Museum Rietberg, il réalise le second acte de cette trilogie d’installations pour lequel il se penche d’un œil critique sur l’héritage de l’ethnologue Hans Himmelheber et des collections qu’il légua au musée : « c’est comme si un paysan européen du Moyen-Âge avait été amené à soustraire d’une église un ostensoir catholique contenant une eucharistie pour le vendre à un voyageur arabe ou chinois ».
Sinzo Aanza (né en 1990 à Goma, DR Congo) vit et travaille à Kinshasa en DR Congo. Il a exposé au WIELS, Bruxelles, aux Rencontres de la Photographie, Arles – où il était nominé en 2018 au Nouveau Prix Découverte – au Musée Rietberg de Zurich, à la Biennale de Lubumbashi et à la Cité de l’architecture & du patrimoine, Paris. En 2020-2021, il est le directeur artistique de la deuxième édition de la Biennale Yango qui se tient à Kinshasa. En 2021, il participe également au programme « Laboratoire Kontempo, Acud Macht Neu Kinzonzi » au Musée National de la République Démocratique du Congo (Kinshasa). En 2023, il participe à l’exposition « Zeit » à la Kunsthaus de Zurich. En 2024, il est nominé pour le Future Generation Art Prize.
La première exposition à la galerie Imane Farès, Pertinences citoyennes, s’est tenue en 2018.