On the occasion of the opening, a conversation will take place on May 24 at 5pm with Basma al-Sharif, Eyal Weizman (founder of Forensic Architecture), and author Karim Kattan.
Je suis tombée sur l’expression « Semi-Nomadic Debt-Ridden Bedouins » (Bédouins semi-nomades endettés) dans une propagande sioniste, où ces mots servent à justifier la colonisation de notre terre et le nettoyage ethnique de notre peuple. {…} J’utilise ces cinq mots, « Semi-Nomadic Debt-Ridden Bedouins », à la fin d’une longue phrase que je superpose à une série d’images sans lien apparent, dans une œuvre que je réalise en 2006 lorsque je suis étudiante à Chicago. À l’époque, je suis obsédée par l’idée que la manière dont on raconte une histoire est l’histoire. Cette obsession me fait croire qu’il m’est possible de changer la manière dont l’histoire de mon peuple est racontée. {…}
Basma al-Sharif, Semi-Nomadic Debt-Ridden Bedouins, Lenz Press, 2025
Répartie sur 12 images Semi-Nomadic Debt-Ridden Bedouin (2006) est une histoire qui décrit de manière abstraite le massacre de tous les membres de la famille d’une jeune fille sur une plage de Gaza en 2006. L’artiste invitait avec cette série les spectateurs à donner un sens à une histoire racontée sans débuts ni fins clairement définis. Au cours des deux décennies suivantes, Basma al-Sharif poursuit sa pratique artistique entre les États-Unis, l’Europe et le monde arabophone – toujours en orbite autour de la Palestine. Elle aborde son pays d’origine depuis d’autres lieux, à travers d’autres récits, d’autres voix, et parfois de l’intérieur, pour déplacer la lutte hors de son urgence immédiate et l’inscrire dans une mémoire plus vaste, tissée d’échos et de résistances. Plutôt que d’en figer la violence dans des images, elle en fait sentir le souffle — une violence souterraine, intime, traversée de pertes, de silences et d’un refus de céder.
À l’occasion de la publication de sa première monographie, Basma al-Sharif revient sur cette première série et présente une nouvelle collection d’images. Intitulée After Image, elle rassemble des photographies plus petites, domestiques et transportables, qui offrent un point de départ pour réfléchir à l’avenir. Composée à partir de ses archives personnelles et enrichie de nouvelles prises de vue, cette suite narrative, semblable à un album de voyage, documente les architectures, les mers, les odeurs, les goûts et les villes qui ont traversé la vie de l’artiste, et réinterprète aujourd’hui le mythe du Bédouin semi-nomade criblé de dettes.
On the occasion of the opening, a conversation will take place on May 24 at 5pm with Basma al-Sharif, Eyal Weizman (founder of Forensic Architecture), and author Karim Kattan.