Travaillant entre cinéma, photographie et installation, Basma Alsharif dé-territorialise une/sa perspective singulière en la resituant par une vision plus subjective et faillible de l’Histoire et du futur ainsi que par un questionnement sur le présent. Tout en faisant référence à l’expérience collective du cinéma, ses œuvres créent des expériences immersives à partir d’images fixes et animées, de dessins et de sons. Elle explore l’héritage du colonialisme et sa transition vers le néo-colonialisme.
Comme l’a observé Eyal Sivan : « Tandis que le grand poète Mahmoud Darwish soutenait que « la métaphore de Palestine est plus forte que la Palestine de la réalité », Basma fait partie d’une génération d’artistes Palestiniens internationalistes qui avancent à travers leurs oeuvres artistiques qu’en fait la perspective palestinienne est plus forte que la métaphore de Palestine. Cette notion de perspective palestinienne, un regard saturé par l’Histoire, signifie refuser d’être prisonnier, d’être uniquement un support de projection mais au contraire d’offrir une réflexion critique sur la nature de cette projection. »
Basma Alsharif (née en 1983 au Koweït, d’origine palestinienne) a grandi entre la France, les États-Unis et la bande de Gaza. Elle vit et travaille au Caire, en Égypte. Ses œuvres ont été montrées dans de nombreux festivals et musées internationaux. Parmi ses expositions personnelles on peut compter And Therefore A Philistine, SALT Galata, Istanbul (2020); A Philistine, CCA: Center for Contemporary Art, Glasgow (2019); Basma Alsharif, Museum of Contemporary Art, Toronto (2019); The Gap Between Us, The Mosaics Room, London (2018); Renée’s Room, Les Modules – Palais de Tokyo, Paris (2015).
Son travail a fait partie de la Triennale d’Aichi, de la Biennale de Whitney —où a eu lieu la première de son long métrage Ouroboros en 2017—, de la Biennale de Sharjah et de Manifesta 8. Elle a été nominée au Paulo Cunha e Silva Art Prize (2019), au Abraaj Art Prize (2018) et a également fait partie de la première promotion d’artiste à bénéficier du programme The Consortium Commissions de l’organisation belge Mophradat.
Sa première exposition à Imane Farès, On Love & Other Landscapes, en duo avec Yazan Khalili, s’est tenue en 2013.