Halim Al-Karim a quitté l’Irak après avoir obtenu son diplôme de l’académie des Beaux-Arts de Bagdad en 1988. Lors d’un séjour de transition à Amman en Jordanie, Al Karim pratique la sculpture et la peinture. Puis il s’expatrie aux Pays-Bas et étudie à la Gerrit Rietveld Academy d’Amsterdam de 1996 à 2000. Au sein de cette institution, il est initié aux principes techniques et esthétiques de l’image photographique et de son histoire dans l’art moderne et contemporain. Il en intègre rapidement les potentialités créatives telles qu’elles coïncident avec son projet artistique personnel et largement autobiographique. Depuis, ce nouveau médium est devenu le principal révélateur de ses préoccupations esthétiques et existentielles. Pour Halim la photographie n’est pas un art censé reproduire à la perfection la réalité, mais un moyen lui permettant de questionner, d’analyser et de comprendre l’essence et la complexité du monde qui l’entoure. Son œuvre est donc à envisager sous l’angle du déchiffrement et d’un dévoilement existentiel confrontant la mémoire blessée et l’expérience de l’exil au désir de lever le masque d’une réalité déshumanisante. Sans abandonner sa culture il a intégré certains points de vue de la modernité et nous livre de ce fait une œuvre originale et totalement inédite.