Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
Photo © Tadzio
Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 et Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 et Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 ; Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne).
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 ; Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne).
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 ; Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne).
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 ; Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne).
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Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021.
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Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021.
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Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Rida-Sof-Dahab (Cape-Laine-Or), 2022.
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Rida-Sof-Dahab (Cape-Laine-Or), 2022.
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Rida-Sof-Dahab (Cape-Laine-Or), 2022.
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Rida-Sof-Dahab (Cape-Laine-Or), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022 and Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022 and Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022.
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Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Tayf-Lawn (Spectre-Couleur), 2022 et Manzil Min Nôr (Maison en lumière), 2021.
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Tayf-Lawn (Spectre-Couleur), 2022 et Manzil Min Nôr (Maison en lumière), 2021.
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Manzil Min Nôr (Maison en lumière), 2021.
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Manzil Min Nôr (Maison en lumière), 2021.
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Tayf-Lawn (Spectre-Couleur), 2022.
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Tayf-Lawn (Spectre-Couleur), 2022.
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Journal de l’exposition.
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Journal de l’exposition.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 et Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 ; Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne).
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022.
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Madad-Tayf (Madad-Spectre), 2022 ; Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne).
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Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021.
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Manzil-Maqâm (Maison-Niveau), 2021 et Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne), 2022.
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Rida-Sof-Dahab (Cape-Laine-Or), 2022.
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Rida-Sof-Dahab (Cape-Laine-Or), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022 and Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022.
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Manzil-Fatîl (Maison-Flamme), 2022.
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Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
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Tayf-Lawn (Spectre-Couleur), 2022 et Manzil Min Nôr (Maison en lumière), 2021.
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Manzil Min Nôr (Maison en lumière), 2021.
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Tayf-Lawn (Spectre-Couleur), 2022.
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Journal de l’exposition.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Nôr-Manzil-Nôr (Lumière-Maison-Lumière), 2022.
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Il serait tentant de dire que Younès Rahmoun est un artiste du voyage. Un pèlerin en quête d’absolu qui se déplace, les pieds sur terre et l’esprit sage. Depuis ses premiers dessins, réalisés aux côtés de son grand frère dans la maison familiale de Tétouan au Maroc, jusqu’aux nouvelles œuvres et installations de cette dernière exposition, il parcourt un espace infini à la recherche d’une transcendance. Il chemine patiemment par le biais d’une pratique mystique et artistique avec la ferme intention d’accéder à des moments de grâce et de les susciter chez le regardeur. Chaque œuvre, chaque exposition de Younès Rahmoun est une nouvelle expérience spirituelle.
Tout commence par la maison. Motif récurrent de son travail, elle a d’abord été la maison de famille, où sous l’escalier il occupait une chambre minuscule qu’il a immédiatement sublimé par ses premières recherches d’artiste. Il a d’abord commencé par recréer cette chambre à taille réelle à divers endroits, composant ainsi un projet continu avec la série Ghorfa. Aujourd’hui, l’espace habité apparaît sous la forme plus générique de la maison qui fonctionne comme un point de repère qui relie l’artiste à son enfance. La maison est l’espace rassurant dans lequel il se replie pour méditer ou retrouver la sérénité perdue du ventre maternel. Elle est aussi une référence universelle qui ouvre sa pratique au dialogue et la place du côté du partage. Ces dernières années, la maison prend une forme plus simple et sa matérialité renvoie à des valeurs spirituelles : elle est souvent transparente, surélevée, lumineuse.
Younès Rahmoun cherche à comprendre le monde dans sa totalité et porte une attention particulière aux formes de vies organiques et minérales : la graine qui germe dans le sol, la maison qui s’ancre dans la terre et le caillou qui en affleure. Il est guidé par des croyances et des références liées à sa foi mais également à des textes de philosophie soufie et à l’architecture arabo-musulmane. Dans son travail reviennent ainsi les chiffres et les nombres, qui sont souvent impairs, ou qui se décomposent selon une logique de paires complémentaires. Les trois degrés de la religion qui permettent d’atteindre la pureté sont autant de marches qui mènent à l’œuvre Manzil (Maison), tandis que les sept dessins qui constituent la série Tayf-Lawn (Spectre-Couleur) et les sept plateaux encerclant une maison dans une autre sculpture intitulée Manzil renvoient aux sept vibrations et mouvements d’inspiration et d’expiration, de l’intérieur (« Al-Bâtin », ce qui est caché) vers l’extérieur (« Al-Dâhir », ce qui est apparent ). Ce chiffre sacré revient dans l’installation Madad-Tayf (Madad-Spectre)1 constituée de soixante-dix-sept billes de verre soufflé, réparties en dix éléments selon un ordre bien établi de onze, treize, onze, cinq, six, sept, sept, huit, trois, six.
Dans cette œuvre, Younès Rahmoun relie symboliquement le ciel à la terre par un ensemble de billes aux sept couleurs du spectre : le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo et le violet. Elles apparaissent dans un ordre indéfini, témoignant d’une certaine acceptation de l’aléatoire et de l’imperfection. Madad-Tayf fonctionne aussi de manière métaphorique : l’installation c’est le groupe dans lequel chaque individu trouve place. C’est un ensemble qui se présente indifféremment dans un mouvement descendant ou ascendant, symbolisant force et stabilité.
Il est aussi question d’ascension, physique ou intérieure, dans Manzil-Hawd / Manzil-Jabal (Maison-Bassin / Maison-Montagne). Cette installation est composée de deux sculptures constituées toutes deux de sept récipients en cuivre de tailles différentes : dans l’une d’elles, ceux-ci sont retournés et superposés pour former une montagne, au sommet de laquelle trône une petite maison en résine transparente ; dans l’autre, la petite maison se niche au cœur des sept récipients imbriqués les uns dans les autres. Les récipients en cuivre martelé, habituellement utilisés en cuisine, sont ici détournés de leur usage domestique et leurs propriétés physiques y sont sublimées. Matériau récurrent dans l’artisanat marocain, le cuivre est aussi identifié comme un formidable diffuseur de chaleur qui conduit et rassemble nos énergies. Il n’est pas rare que Younès Rahmoun trouve dans les objets du quotidien de formidables vecteurs des émotions qu’il cherche à transmettre.
Parmi les couleurs et les matières récurrentes dans le travail de Younès Rahmoun, on trouve le doré, lié à la lumière de la flamme. Il possède un caractère précieux : ici, il couvre la face cachée de Rida’-Sôf-Dahab (Cape-Laine-Or) et se dissimule dans Inâ’-Hajar (Récipient-Pierre).
Une autre facette du travail de l’artiste s’exprime par des actions et la manipulation d’objets. Le déplacement des pierres est une pratique ancrée dans ses performances, qui prennent souvent l’aspect de rituels. Les pierres sont des corps, de la matière terrestre, au même titre que l’eau ou les êtres humains et l’artiste les manipule en ayant en tête que, dans l’univers, tout est en mouvement. À son échelle, il participe ainsi à cette circulation perpétuelle des choses. À plusieurs reprises, il a transporté des pierres du village maternel de Bni Boufrah et les a déposées dans d’autres lieux, de la même manière que des êtres humains s’exilent vers des pays ou régions inconnus. À d’autres reprises, il a rassemblé des pierres sous forme d’accumulations d’où une pierre dorée émerge, celle qui porte la lumière. Ces déplacements sont également immatériels et intérieurs. Il les pense comme des va-et-vient entre des valeurs plus complémentaires qu’opposées : le haut et le bas, l’interne et l’externe, l’individu et le groupe, l’ombre et la lumière ou tout simplement l’inspiration et l’expiration constituant un même souffle.
On retrouve l’artiste du voyage qui arpente les deux versants d’une montagne, l’un obscur et l’autre éclairé, et qui, contre toute attente, avoue aimer se laisser guider par l’intuition. Sans celle-ci, dit-il, il ne saurait se rapprocher de la pureté.
—Sandrine Wymann, décembre 2021
[1] Difficilement traduisible, le mot arabe « Madad » est singulier. Il renvoie à une notion liée au soufisme et est donc empreint de spiritualité. Il désigne une lueur anagogique, une lumière diffuse et fugitive qui transcende l’état matériel s’apparentant ainsi à la notion d’aura. Par opposition, « Tayf » désigne quelque chose qui peut se manifester physiquement, le spectre lumineux.