“J’avais un style différent, c’est ce qui m’a donné le courage de continuer, avec l’aide de Dieu”.
A 28 ans, en 1973, Amadou Bâ quitte l’Ecole des Beaux-Arts de Dakar où Pierre Lods l’a très tôt attiré, et s’engage dans une pratique picturale autonome.
D’origine sahélienne, venu du nord du Sénégal, Amadou Bâ possède effectivement une manière autonome, unique, singulière. Travaillant ses fonds comme des aquarelles, Amadou Bâ se livre à une recherche constante de transparences et de brumes, où se mêlent terre et ciel, hommes et animaux, herbe et sable, et où flamboient les couleurs du Sahel. Un travail d’équilibre, de délicatesse, de paix, d’harmonie, à la grâce et au raffinement constants. Avec des figures parfaitement identifiables, et pourtant étonnamment énigmatiques. Dans sa peinture, le temps et la mémoire se suspendent. Cette immuabilité des temporalités et des attitudes évoque irrésistiblement les fresques rupestres immémoriales du Tassili, à la grâce et à l’énergie, à la légèreté et à la densité égales à celles d’Amadou Bâ.
Une œuvre étrange, incomparable, hiératique, aux couleurs de ce désert qu’Amadou Bâ porte en lui de toute éternité.