Depuis le milieu des années 1960, Joseph Kosuth, un des principaux acteurs et pionniers de l’art conceptuel, travaille dans le champ de l’art pour créer du sens. Sa matière est
la cosa mentale et comment transmettre ses investigations au public par le biais de mots, de textes, d’images, d’idées. Les manifestations diverses qu’il développe varient du verre, à la photographie, de l’édition aux installations de néon, de papiers peints aux objets réels, au commissariat d’exposition ou au langage. Parmi les dispositifs avec lesquels il travaille figurent principalement la représentation, l’appropriation, la citation, les interventions architecturales in situ, l’écriture et l’enseignement. Il interroge sans relâche le contexte, l’histoire culturelle et la contemporanéité, par les interventions dans l’espace public, la sculpture, et la déclaration, en remettant en question tout statu quo anti-intellectuel et cherchant à impliquer le corps et l’esprit du spectateur/lecteur.
À partir de 1965, Kosuth continua ses études d’art à New York, ponctuées par des dialogues majeurs avec des artistes comme Ad Reinhardt, et, par le soutien de Marcel Duchamp lors d’une occasion peu de temps avant son décès. Kosuth développa ainsi sa position critique vis-à-vis du modernisme, du formalisme et de l’importance traditionnellement donnée à la peinture et à la sculpture. Il a également étudié et pratiqué d’autres disciplines telles que l’anthropologie et la philosophie. Sa proposition célèbre est celle de l’ « Art as Idea as Idea ». La question de la visibilité et de la production artistique est répétée, comportant des niveaux de significations infinis.
— Caroline Hancock