Le travail artistique de Mohamed El baz se manifeste sous la forme d’un véritable jeu de mots avec le réel. L’artiste interroge les notions de frontières et de territoires, d’appartenance et de différence, autant d’étiquettes qui dressent des barrières entre individus
Depuis le début des années 90, Mohamed El baz œuvre avec constance à un projet d’envergure qui a pour nom générique « Bricoler l’Incurable », tiré notamment d’un de ses chers référents, l’écrivain et philosophe roumain Emil Cioran, qui dans son ouvrage Les syllogismes de l’amertume avance l’idée « qu’être moderne, c’est bricoler dans l’incurable ». Ce projet ambitieux, véritable condensé de sa pratique artistique, se développe comme un scénario en constante évolution dont les oeuvres et les expositions fonctionnent comme autant de chapitres. Ainsi le projet est constitué d’images et d’objets mais aussi d’installations vidéo et sonores qui sont, à chaque fois, déclinées et adaptées au lieu. Il s’agit d’un dispositif qui consiste à penser en images, de façon conceptuelle, en misant d’une tentative à l’autre, d’une exposition à l’autre, sur leur confrontation visuelle.